La photo officielle de Jacques Chirac.
La photo officielle de Jacques Chirac.

Hommage populaire, hommage national à l’homme, l’homme Président s’en est allé sans vraiment nous quitter.

Choisir des mots en guise d’adieu n’est pas chose facile, lui, qui en 2007 à la fin de son deuxième mandat, déclara ouvertement et publiquement son amour à la France et au peuple Français. Une déclaration d’amour qui restera dans les annales de l’histoire. L’homme Président aimait son peuple et cet amour lui est manifesté, par son peuple,  depuis l’annonce de son décès, jeudi dernier.

En file indienne sur place ou sur les réseaux sociaux les Français, ce peuple qu’il a tant aimé, se sont enchaînés pour lui dire un mot comme un dernier adieu en cette journée de deuil national décrétée en son honneur par notre Président, Emmanuel Macron.

L’hommage de tout un pays est rendu à cette grande figure qui fut, durant 12 ans, Président, Chef d’Etat.
Drapeaux en bernes sur les bâtiments de la République, le tricolore s’incline à l’homme et l’homme Président emporte avec lui un peu de notre vie et de notre propre existence. « … les deuils valent mieux que les triomphes car ils imposent des devoirs, ils commandent l’effort en commun » écrivit Ernest Renan.

Tout comme l’a souhaité sa famille, « Jacques Chirac par ses mots », « Vous l’aimiez, le respectiez. Il a fait partie de votre jeunesse, de l’idée que vous vous faites de la France. Il était le grand frère, le père, l’ami imaginaire. Essayons de le retrouver à travers ses mots. », mon hommage à cet homme au destin hors du commun, je le ferais comme une lettre d’adieu venant de sa part, à travers ses mots, des extraits de phrases et des citations, qui ont marqué de leur empreinte notre histoire politique française et que Jacques Chirac nous laisse en héritage, comme un lègue précieux aux futures générations :

« La France, mes chers compatriotes, je l’aime passionnément. J’ai mis tout mon cœur, toute mon énergie, toute ma force à son service, à votre service. Servir la France, servir la paix, c’est l’engagement de toute ma vie ». « Il y a, dans le peuple français, des trésors d’intelligence, de combativité et de vertu.» « Le peuple n’est pas un vain mot.»

« La France est un vieux pays, mais elle est aussi une Nation jeune, enthousiaste, prête à libérer le meilleur d’elle-même pour peu qu’on lui montre l’horizon, et non l’étroitesse de murs clos. ». « Nous devons tous être fiers d’appartenir à une communauté qui a la volonté de faire vivre les principes d’égalité et de solidarité, et qui fait pour cela des efforts considérables. C’est une chance d’appartenir à la communauté française. Chacun doit en avoir conscience et agir en conséquence » (mai 2005).
« Les gens simples m’inspirent une sympathie naturelle. » « Je voudrais que […] tous nos compatriotes se sentent partie prenante d’un destin collectif. Je voudrais que ces années, lourdes d’enjeux, mais ouvertes à tous les possibles, les voient devenir plus confiants, plus solidaires, plus patriotes, et en même temps plus européens, car la force intérieure est toujours la source d’un élan vers l’extérieur. »

« En chaque homme il y a le meilleur mais aussi le pire. Le problème, c’est de cultiver le meilleur et d’éliminer le pire. ». « Chaque pas doit être un but ». « Il est des moments rares, où l’Histoire est dans la main de quelques hommes ». « L’histoire nous enseigne qu’une civilisation, pour garder la maîtrise de son destin, doit se donner les moyens de sa sécurité. »

Mes chers compatriotes,
« Aussi surprenant que cela puisse paraître, je n’ai pas grandi dans l’obsession d’accéder, un jour aux plus hautes charges de l’Etat. » et pourtant, l’ambition d’une vie, ma vie a été couronnée par une quarantaine d’années en politique, député, ministre, chef de gouvernement, maire de Paris, président du RPR et douze années au sommet de l’Etat en tant que Président de la république (1995-2007).

« La politique n’est pas seulement l’art du possible, il est des moments où elle devient l’art de rendre possible ce qui est nécessaire. Ça ne consiste pas à suivre le courant, mais à indiquer le cap. » et « les grandes décisions ne peuvent pas être prises contre un peuple. »

« Pour un homme politique, le fait de trébucher est quelque chose de profondément humain ». « Si on a pris le soin de bien s’entourer, le collaborateur responsable prend 99 fois sur 100 la décision que vous auriez souhaitée, voire, de temps à autre, une décision meilleure. »

Vous, peuple de France que j’ai tant aimé, quand vous m’aviez élu Président pour mon premier mandat, le 17 mai 1995, je me suis senti « dépositaire d’une espérance ». Ce jour-là, « l’élection présidentielle n’a pas vu la victoire d’une France contre une autre, d’une idéologie contre une autre. Elle a vu la victoire d’une France qui veut se donner les moyens d’entrer forte et unie dans le troisième millénaire. »

M’exprimant votre « volonté de changement », je m’étais décidé « à placer le septennat sous le signe de la dignité, de la simplicité, de la fidélité aux valeurs essentielles de notre République ». « Je n’aurai eu d’autre ambition que de rendre les Français plus unis, plus égaux, et la France plus allante, forte de son histoire comme de ses atouts. »

« Trop de jeunes se croient sans avenir, alors qu’ils sont sans objectif ». « Les enfants, les adolescents ont besoin de valeurs, de repères. L’autorité parentale est capitale. Les familles doivent prendre toute leur responsabilité. (…) La nécessité de l’autorité parentale, de la réussite de la politique d’intégration, mais aussi la lutte contre l’immigration irrégulière. »

Mes chers compatriotes, « Ne composez jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre. » « Tout dans l’âme de la France dit non à l’extrémisme ». « La montée des extrémismes, c’est toujours la sanction de l’inaction » « Rien ne peut justifier le développement de la pensée raciste. ». « Je ne peux pas accepter la banalisation de l’intolérance et de la haine ». Face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible

« L’adhésion à la loi et aux valeurs de la République passe nécessairement par la justice, la fraternité, la générosité. C’est ce qui fait que l’on appartient à une communauté nationale. (…) Nous ne construirons rien de durable si nous laissons monter, d’où qu’ils viennent, le racisme, l’intolérance, l’injure, l’outrage. Nous ne construirons rien de durable sans combattre ce poison pour la société que sont les discriminations ».

« L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l’humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables ». « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l’admettre ».
Il y a les ténèbres. Mais il y a aussi la lumière” (janvier 2007, ” refus de l’indifférence et de l’aveuglement. L’affirmation dans les faits que les valeurs ne sont pas des principes désincarnés, mais qu’elles s’imposent quand une situation concrète se présente et que l’on sait ouvrir les yeux. Prenons garde que notre esprit critique ne se transforme en esprit de dénigrement systématique

« Dans un environnement qui change, il n’y a pas de plus grand risque que de rester immobile. » « Le changement est la loi de la vie humaine, il ne faut pas en avoir peur. » Mobilité et stabilité ne sont pas antinomiques : un cycliste n’est stable sur sa bicyclette qu’en avançant.»

« En moi se mêlent des sentiments inexprimables, qui sont ceux d’un homme heureux d’avoir atteint le but qu’il s’était fixé et qui doit prendre conscience, dans le même temps, d’incarner désormais l’espérance de tout un peuple et d’être en charge de son unité.»

Finalement, « Rien ne se fait dans les sociétés de grand ou de durable autrement que porté par la foi » et « chaque homme n’agit qu’en fonction de la satisfaction d’un désir ». « Le rêve est une des dimensions essentielles de l’existence et la poésie permet ce rêve » et « l’espérance est un combat qui exige du cœur et de l’imagination »

« La France, enfin, doit être à la hauteur des attentes de tant de peuples amis pour lesquels la francophonie est synonyme de liberté, de justice et de culture.»

Vos espoirs et vos attentes, chers compatriotes sont immenses !

« L’unité de la République s’impose à moi comme une exigence primordiale. La France est une et indivisible. Elle doit être respectée dans ses règles comme dans ses symboles pour lesquels tant de nos compatriotes ont perdu la vie. « La France, enfin, doit être à la hauteur des attentes de tant de peuples amis pour lesquels la francophonie est synonyme de liberté, de justice et de culture. »

Adieu mes chers compatriotes !

Vive la République, Vive la France !

Elie Aboud

Elie Aboud, né à Beyrouth, au Liban, est cardiologue et homme politique français. Membre du parti politique Les Républicains (LR) il a été député de la sixième circonscription de l’Hérault de 2007-2017.

Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

1 COMMENTAIRE

  1. Oui faisons l’impasse sur Mururoa, les emplois fictifs, le bruit, l’odeur, l’infaillible soutien à de nombreux dictateurs africains… C’est si évident qu’une fois mort, on devient un saint…

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