Le Président de la République Française Emmanuel Macron s’est exprimé à l’issue d’une rencontre avec son homologue libanais, le général Michel Aoun, le Président de la Chambre Nabih Berri et le Premier Ministre Hassan Diab qui ont quitté le palais présidentiel sans faire de commentaires.

À cette occasion, comme promis dès son arrivée à l’aéroport, il s’est adressé à la population libanaise qui a vécu le drame d’une importante explosion dans le port de Beyrouth, explosion qui a dévasté une partie importante de la capitale.

Le texte du Président de la République Emmanuel Macron

Je suis venu au Liban, comme je l’ai déjà dit depuis mon arrivée, et je l’ai répété lorsque je viens de visiter le port de Beyrouth, ainsi que pour écouter les équipes de secours.

Pendant le temps que j’ai passé à réconforter les Libanais et les Libanaises, ce afin de présenter tous les sentiments de solidarité de la France et du peuple français au peuple libanais, après l’explosion massive du 4 août, mes pensées vont avant tout à ceux qui ont péri dans cette terrible explosion.

Il y a parmi les victimes, des Français et des Libanais qui ont la nationalité française. Mes pensées s’adressent également à leurs familles et aux familles des blessés, et en même temps aux libanais qui ont souffert physiquement et mentalement directement ou à travers leurs proches dans cette explosion.

Je suis également venu ici pour exprimer le soutien de la nation et du peuple français et pour apporter ce soutien au peuple libanais.

Cela a commencé avec trois avions d’aide humanitaire envoyés en urgence, chargés de fournitures médicales et de moyens de secours.

Un autre avion arrivera dans quelques heures.

Nous transportons plus d’aide pour aider afin de soigner environ 500 blessés.

Nous continuerons de vous soutenir par tous les moyens, en plus de fournir des médicaments, l’arrivée d’assistants médicaux et de forces de police spécialisées, et à fournir des vivres et tout ce qui contribuerait à la reconstruction le plus rapidement possible.

J’ai exprimé au Président Aoun notre volonté de nous tenir aux côtés du Liban dans le but d’organiser une aide internationale rapide.

Je souhaite également que les enquêtes soient menées le plus rapidement possible dans un cadre totalement indépendant et transparent, afin de connaître ce qui s’est passé et les causes de cette déflagration.

Pour toutes les victimes et leurs familles, même éloignée de l’explosion elle-même, il y a une crise politique, morale, économique et financière qui dure depuis plusieurs mois, voire des années.

J’ai écouté aujourd’hui la colère dans la rue. C’est une crise qui nécessite des initiatives politiques fortes, et j’en ai parlé avec le président Aoun et les Présidents Berri et Diab, avec beaucoup de franchise et de transparence.

En effet, des initiatives politiques fortes doivent être prises dans le but de lutter contre la corruption, d’imposer la transparence et de mettre en œuvre les réformes que nous connaissons et qui ont été approuvées il y a environ deux ans lors de la conférence “Cèdre, de la réforme du secteur de l’énergie et la fin au rationnement de l’électricité dont souffrent les Libanais et les Libanaises, en plus de remédier au manque de transparence et de clarté du secteur bancaire, à la réalisation d’un audit comptable transparent dans la banque centrale et le système bancaire, au lancement des négociations avec la Banque mondiale, et enfin à la poursuite de l’agenda du CEDRE.

J’ai franchement dit à tout le monde qu’il appartenait aux fonctionnaires de l’autorité et au peuple, de mettre en œuvre ces décisions.
Pour moi, elles revêtent un caractère exceptionnellement urgent, car elles constituent les termes d’un nouveau et inévitable contrat politique.

J’ai invité les différents partis politiques à discuter au siège de l’ambassade de France et tiendrait une conférence de presse suite à cela.