Situé au cœur des souks de Saïda, sa construction a débuté à partir du XVIIIème siècle, probablement en 1721 par la famille Hammoud qui l’habite jusqu’à la fin de ce siècle. Le Palais se limitait alors à un soubassement composé de boutiques, d’écuries, d’un jardin et d’un premier étage avec un Diwan et d’un Liwan, tous deux de nature et de facture exceptionnelle. 

À l’époque de sa construction, Saïda était la capitale économique de l’Emirat du Mont Liban, la capitale politique étant Deir el Kamal. C’est par son port, qu’arrivait l’essentiel des marchandises d’Occident. Ainsi, la ville se pare de riches demeures dont le Palais Debbané en fait parti.

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En 1800, la famille Debbaneh achète ce Palais et entreprend de l’agrandir avec un décor arabo-ottoman comme on pouvait en trouver à l’époque. Occupé durant la guerre civile, notamment de 1978 à 1983, par des familles palestiniennes, ce palais avait été fortement dégradé. Cela ne sera qu’à partir de 2000 que la fondation Debbaneh entreprendra un lourd chantier, celui destiné à lui rendre sa splendeur d’antan.

Le Palais devient Musée où sont organisés de nombreux évènements culturels, année après année en participant notamment aux Nuits des Musées. 

On accède au Palais par un escalier étroit dont l’entrée se fait par le Souk de Saïda. Juste à côté de cette entrée, si le coeur vous en dit, il existe un autre musée, dédié à l’art du Hamam.

Le Premier étage du Musée, un riche décor arabo-ottoman

La pièce principale se présente alors. C’est le Liwan : une grande pièce centrale, complétée sur le côté par une annexe ici. Généralement, elle donne sur plusieurs arcades qui constituent l’entrée vers une salle de réception, le Diwan et d’autres portes sur des pièces à un usage plus privé, cuisines ou chambres.
Lieux de rendez-vous, le mobilier du Liwan est composé de plusieurs membres, fauteuils de facture orientale ici.  

S’y trouve également une petite fontaine sur le mur, en charge de rafraichir un peu l’air en été. C’était un peu la climatisation de l’époque. 
Aux différents murs, se trouvent également les portraits de la famille Debbaneh. 

Parmi les trésors en ce lieux, un qui est inestimable, la collection d’instruments à corde, ouds et autres types, dont certains ont déjà plusieurs siècles à leurs actifs. 

On accède ensuite à une plus petite pièce, sorte de living room dont les murs comportent des placards avec des restes de peintures. 

Puis à une nouvelle salle, une salle de réception en T, appelée Qaat, composée en son centre d’une fontaine, le Atabah et de 3 pièces de chaque côté, les Diwans et d’une salle à manger. Les murs, faits de pierres de taille bicolores, sont joliment ornés de niches, de motifs et de calligraphies en langue arabe.  

À l’origine, lieu de pouvoir, le Diwan est, originellement, une salle de réception, où on peut accorder audience à ce qui viennent rencontrer les maitres des lieux. Il s’agissait donc d’avoir un décor à la hauteur de son rang. D’où généralement, la richesse des lieux.

Cependant, l’usage se “popularisera quelque peu” aussi. Le Diwan est également devenu une pièce où l’on reçoit ses amis. C’est donc aussi un lieu de détente, d’écoute, ou l’on prend le temps, en prenant par exemple le café.

Le plafond était à l’origine typiquement oriental, avec un châssis fait de bois de cèdre retravaillé avec des gravures et parfois peint. Des 3 plafonds, il n’y en a plus qu’un seul, les 2 autres ayant été retirés à la fin du XIXème siècle. 

Les 2 autres étages, d’un style plus traditionnel

À partir de 1902, 2 étages seront rajoutés par Raphaël Youssef Debbané qui fera, cette fois-ci, appel à des ingénieurs occidentaux, d’où un style plus épuré. 

On y accède via un escalier où se trouve, à mi-chemin, une volière qui abrite aujourd’hui quelques canaris et diamants mandarins. Plusieurs pièces de vies y sont aménagées, un bureau, des salles pour les enfants, mais aussi une bibliothèque reconstituée aujourd’hui.  

L’ensemble reste très lumineux. En effet, l’édifice a été aménagé de manière à ce que de grandes baies vitrées des étages supérieurs laissent la lumière pénétrer jusqu’au Diman, qu’on peut voir des autres étages.

Au 3èmeétage, se trouvaient les chambres.

Enfin au niveau du toit, une pièce conçue pour les étés plutôt chauds, appelée au Liban, tayara, avec sa vue sur l’ensemble de la ville de Saïda.

Comment s’y rendre?

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Le Château de la Mer

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